Un récit du voyage de septembre 2016 dans le Midi Toulousain

Un récit du voyage de septembre 2016 dans le Midi Toulousain

De ce voyage réalisé entre le 15 et le 21 septembre par 21 participants
Isabelle Sabouret nous a livré un bien joli récit dont voici l’intégralité du texte :

 

Voyage dans le Midi toulousain du 5 au 11 septembre 2016

« Au pays des Cathares »

 

Pour la plupart d’entre nous, c’est reposés et bronzés que nous nous retrouvons le lundi  5 septembre à Orly pour un décollage matinal à destination de Toulouse. Heureux d’échanger nos souvenirs de vacances, vol et installation dans un hôtel confortable et très bien placé en centre-ville  passent dans un rêve.

Après un excellent déjeuner couronné par de mémorables macarons à la violette, commence notre marathon. Chantal, coordinatrice du projet, prend la tête du peloton.

Nous commençons par le musée des Augustins (remarquable sculpture romane notamment chapiteaux qui se le disputent en beauté).

 

 

 

De rues encaissées en placettes au chaleureux rouge brique,  c’est la si curieuse et hybride cathédrale St Etienne mi- « raymondine » (du comte Raymond de Toulouse, ardent protecteur des hérétiques albigeois),  mi-gothique français. Didier, notre guide, se dépense en explications : nous mesurons sa culture et l’étendue de notre ignorance…nous aurons l’occasion d’en reparler.

 

Changement d’époque et de style : nous voici transportés à la périphérie de Toulouse sur le site d’AIRBUS. Gigantisme de la chaîne d’assemblage, présentation très intéressante du processus de fabrication impliquant les différents sites du Groupe en Europe. Cocorico (pas tous seuls mais quand même) !

Notre deuxième journée commence par la découverte de l’immense place du Capitole (pour ceux qui ne l’ont pas vue de nuit illuminée : une merveille). La chance nous sourit : les salles d’apparat de la mairie sont visibles. Une promenade par le dédale toulousain nous conduit à la basilique Saint-Sernin, la plus grande église romane conservée d’occident. Difficile de s’arracher mais l’église des Jacobins avec son  pilier d’abside unique en palmier, sa voûte en étoile et son cloître nous attendent, joyaux  de l’art gothique languedocien.

 

 

 

Départ à reculons, photos, regards en biais vers les vitrines de pastel décliné en de multiples articles  et hop direction Moissac où nous devons retrouver un enfant du pays, notre ami Claude Vigouroux qui a prêté son concours à la conception du circuit.

On ne présente plus Moissac, son abbatiale au porche dentelé, son cloître  et ses chapiteaux : un miracle de finesse et de symbolique.

 

 

 

 

 

Rassasiés de beauté, nous rejoignons Montauban, ville d’Art et d’Histoire, pour y passer la nuit.

 

 

Nous attaquons notre troisième journée par un bref circuit dans la ville : la place Nationale et ses arcades ainsi que les hôtels particuliers avant de poursuivre vers Gaillac et y déjeuner.

Une visite dégustation des vins de Gaillac dans le cadre des bâtiments conventuels  à l’ombre de l’abbatiale Saint Michel,  quelques tours de roues pour digérer (et cuver ?!!)

 

 

et nous voici  à Cordes-sur-Ciel  la bien nommée. Une ruelle escarpée et pavée bordée de maisons particulières  moyenâgeuses au gothique imaginatif sollicite nos mollets. Au sommet, une place ombragée découvre un paysage presque toscan sur la campagne environnante : quelle paix !

 

 

 

 

Nous quittons à regret ce havre pour Albi.

En chemin, sur la route des bastides, Didier nous propose un détour par Castelnau de Montmiral. Quelle bonne idée ! Une ruelle qui monte en tournant, une ravissante place à arcades…

 

A Albi, une déception d’intendance nous attend : l’hôtel retenu n’est pas à la hauteur de nos expectatives. D’humeur naturellement accommodante,  le groupe regimbe un peu, surtout ceux installés sur rue (route ?) ou sous l’enseigne lumineuse voire les deux à la fois !

Ai-je signalé que depuis notre arrivée, le soleil est omniprésent et le thermomètre bloqué sur 30° ?

Il est temps aussi que je m’attarde sur la personnalité de notre guide, montpelliérain de naissance,  titulaire de doctorats en histoire et en histoire de l’art (d’où sa culture abyssale), un temps attaché au Grand Louvre et j’en passe…si l’on y ajoute  liberté de ton, faconde, autodérision, drôlerie et originalité vestimentaire, le portrait est complet. Ne dit-on pas que la qualité du guide fait la réussite du voyage ?

Albi ! L’un des temps forts de la semaine… une fort jolie petite ville animée au bord du Tarn…mais que serait Albi sans son église –forteresse ? Elle domine tout, elle écrase, elle impressionne et fait presque peur ! D’ailleurs, c’est intentionnel : en effet, c’est là qu’au terme de la croisade contre les albigeois, l’église catholique décide de faire édifier aux frais des habitants de la ville ce témoignage de la « vraie » foi qui achève de les endetter pour neuf générations, leur rappelle en permanence leur crime passé et les dissuade d’y retomber. Quel mastodonte et quel contraste entre cette sévère verticalité extérieure et le décor intérieur foisonnant et saturé !

On la voit de loin et c’est dans un charmant restaurant avec vue que nous déjeunons avant de retrouver Toulouse Lautrec dans ses œuvres au Palais de la Berbie. Contenant et contenu d’un intérêt soutenu,  discrètement commentés par Didier. Une pause dans les jardins de l’archevêché qui surplombent le Tarn achève de nous convaincre de l’enchantement du lieu.

 

 

 

 

 

 

Quatrième jour de découverte : sur la route de Castres, le village médiéval de Lautrec  nous offre ses ruelles, ses maisons à colombages et son moulin à vent. Jean-Claude, notre talentueux photographe, nous installe sous ses ailes pour tirer le portrait de groupe réglementaire ! Nous  faisons la  connaissance d’un truculent producteur d’Ail Rose qui nous approvisionne pour l’année dans un caquètement de poulailler… ! (le caquètement, c’est nous !)

 

Nous voici à Castres : le charme de cette petite ville tient essentiellement à ses maisons colorées dont le soubassement baigne dans la rivière Agout. Une balade en coche d’eau complète la visite.

 

 

Puis c’est Sorèze et son abbaye-école dont les piliers ont gardé la trace de ses illustres et moins illustres élèves…on joue à les rechercher…avant de monter vers  le Lac de St Férréol dont les eaux alimentent le canal du Midi.

 

Impatients ? C’est que notre prochaine étape, c’est Carcassonne où nous nous installons pour la nuit à deux pas des remparts. Vite, un premier contact, les premières photos au soleil couchant, une déambulation dans les ruelles bruissantes de dîneurs attablés…la suite est pour demain.

Notre cinquième journée commence donc à l’abri de la double muraille médiévale avec un cours d’histoire dont Didier a le secret : architecture, histoire du comté, croisade contre les hérétiques Cathares…le site impressionne par sa dimension, son passé,  sa cohérence. Merci Viollet-le-Duc !  La magie opère de jour et peut-être plus encore de nuit.

Carcassonne fut l’une des cités martyres du catharisme. Défendue par les Trencavel, elle tombe aux mains de Simon de Montfort, cruel chef de guerre des croisés anti-cathares.

 

 

 

 

L’histoire du catharisme et de la croisade menée pour les anéantir justifie un détour par l’un de ces châteaux nids d’aigle, derniers refuges des « parfaits » traqués par Simon de Montfort puis  plus tard, par son fils Amaury. Nous attendons avec curiosité  Lastours et ses trois sites grandioses alignés dans un paysage rocheux et carrément hostile. Malheureusement, impossible de s’y rendre : l’autocar ne passe pas !

Le groupe se console avec les beautés du gouffre de Cabrespine …

 

et le site suggestif de Minerve, haut lieu de la résistance cathare. Postés face au village entouré d’un profond ravin qu’enjambe un pont étroit, nous « voyons » ces malheureux sauter dans le bûcher allumé par ceux qui ont juré leur perte…

 

Retour à Carcassonne, un dîner d’au-revoir au cœur de la vieille cité, le tour de la ville entre les deux remparts aux 52 tours pour les plus sportifs, une sérénade à la mode espagnole pour les plus romantiques… Nous attaquons demain  notre dernière journée.

Dernière, certes mais pas des moindres !  C’est d’abord Bram au curieux plan circulaire (nous n’osons réclamer un survol…)

 

puis l’abbaye bénédictine de St Papoul.

 

Notre écoute sérieuse et attentive est récompensée à Castelnaudary par un cassoulet pantagruélique auquel nous réglons son compte en dépit des 32° qui règnent au dehors.

Heureusement,  le programme a prévu une croisière  de 2 heures sur le canal du Midi, une incroyable réalisation du XVIIème siècle (rue Riquet 75018, vous connaissez ? C’est lui qui a eu l’idée de relier le bassin de la Garonne à la Méditerranée).  Les  plus gourmands digèrent tout en appréciant les commentaires sur  l’historique, la faune et la flore de cette magnifique voie d’eau dont les platanes sont malheureusement menacés à terme.

 

Vers 17h45, nous sommes à l’aéroport de Toulouse. A tour de rôle, nous étreignons notre exceptionnel guide en nous promettant de nous retrouver sous d’autres cieux afin de continuer à tester ses connaissances…Jean-Jacques retrouve son passeport égaré à l’hôtel (ah non, je me trompe, c’était à Nüremberg !). Merci Chantal et au revoir le Midi toulousaing !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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